-Bit-Lit, Fantastique et Thriller-
Anne BARDELLI
Auteure
Mon coin lecture...
Lorsque je ne n'écris pas et que mon emploi du temps me laisse souffler, j'aime beaucoup lire. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours dévoré les bouquins. L'apprentissage acquis, je me suis jetée tête baissée dans les récits de la Comtesse de Ségur, j'ai goûté à l'aventure avec le club des cinq, et avec très peu de transission, me suis laissée happée en frissonnant par Stephen King et autres Lovecraft...
Je vous mets là quelques lectures, avec mes ressentis... ça pourrait vous donner des idées à mettre dans votre PAL. Très éclectique, il y en a pour tous les goûts !
Crime et couches-culottes
Jennifer Weiner
Un mari avocat, une petite fille adorable, des jumeaux malicieux et une belle maison dans le Connecticut : en apparence, Kate Klein est une femme comblée. En réalité, son mari est submergé de travail, elle passe son temps à courir après ses enfants et s'ennuie ferme dans une petite ville où il ne se passe jamais rien. Jamais rien ? Invitée chez sa voisine, Kate la découvre morte, un couteau planté dans le dos. Elle décide de mener l'enquête. Facile à dire, car dans le quartier les langues ne se délient pas facilement. Sans compter qu'un vrai détective n'est pas censé jongler avec les horaires des crèches, des cours de musique et des sorties au square... Entre deux tournées de lessive, Kate réussira-t-elle à démasquer l'assassin ?
Je ne l'aurai sans doute pas lu si on ne me l'avait pas donné. La chick-lit, ce n'est pas mon truc.
Ben voilà, au final, j'ai bien aimé !
Il s'agit d'un livre facile à lire, idéal pour une après-midi à l'ombre dans un transat. Détente assurée !
Comédie sans prétention et pleine d'humour, agrémentée d'une enquête bien menée. Un petit air de Desperate Housewives, un bouquin qui fait décompresser les mamans qui se reconnaîtront dans bien des situations. Non, la mère parfaite n'existe pas, déculpabilisons !
Le Livre sans nom
Anonyme
Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets.
Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring, et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année ! Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte.
II a ensuite été publié en Angleterre puis aux Etats-Unis, où il connaît un succès fulgurant.
Je l'ai lu en vacances et franchement, je me croyais immergée dans un film de Tarantino !
De l'hémoglobine à toutes les pages, des personnages dont on veut connaître le destin, ambiance rock'n roll, vocabulaire imagé, personnages hauts en couleur, le tout avec une touche de fantastique, bref on ne le lâche plus. Et quel rythme, avec ses répliques truculentes !
Un pur OVNI à découvrir.
Gone baby gone
Dennis Lehane
Patrick Kenzie et Angela Gennaro, les deux héros, sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar.
Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme dealait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ?
Cette quatrième aventure de Kenzie et Gennaro distille une petite musique déchirante et se termine par une chute aussi inattendue que bouleversante.
Je vous recommande aussi le film, avec Cassey Affleck, Michelle Monaghan, Morgan Freeman et Ed Harris.
Je n'ai pas encore lu les autres aventures de ces détectives, ce que j'aurais peut-être dû faire, dans l'ordre. Pourtant cela n'entache en rien la lecture de ce livre.
Même si la base de l'histoire est simple (un kidnapping), elle prend aux tripes laisse un arrière-goût dans la bouche bien après la fin de la lecture..
On y découvre toute la noirceur de l'âme humaine, ses dérives, ses bassesses, ses dualités.
Cette enquête sur une simple disparition va bouleverser tout ce que les personnages ont eu comme certitudes et comme limites morales. Tous en ressortiront changés.
« Gone baby gone » fait partie de ces livres qui vous alpague pour ne plus vous lâcher, même refermés.
Je ne t'oublierai pas
Sophie McKenzie
Une mère à la recherche de son enfant se retrouve au coeur d'un terrifiant secret de famille...
Depuis huit ans, Gen ne supporte pas l'idée de remplacer Beth, sa petite fille disparue à la naissance. Pourtant son mari n'a qu'une obsession : être de nouveau père.
Tout bascule lorsqu'une inconnue sonne à sa porte et lui annonce l'impossible : Beth est vivante, elle a été kidnapée à la maternité! Gen reprend espoir. Mais pourquoi son mari refuse-t-il si violemment d'y croire?
Tandis que Gen se lance en quête de son enfant, d'étranges accidents mortels surviennent. La jeune femme devra-t-elle payer de sa vie pour découvrir la vérité sur Beth?
Je dois dire que je suis assez partagée concernant cette lecture. D'un côté, j'ai vraiment aimé l'histoire, j'ai été emporté par Gen qui part à la recherche de sa fille qu'elle croit morte depuis huit ans. De l'autre, j'ai trouvé que beaucoup de choses se répétaient ou étaient à mon sens peu crédibles. Ca va un peu loin des fois, les ficelles sont trop grosses. La narratrice est une femme déprimée, sa vie n'a plus vraiment de sens depuis la mort de son bébé à la naissance, huit ans plus tôt. Elle vit sa vie comme une spectatrice, coupée du monde par sa douleur. Jusqu'au jour où elle apprend que son enfant n'est peut-être pas morte, mais qu'elle lui aurait été enlevée. Elle cherche à comprendre, enquête, fouine. Elle devient paranoïaque, à ses yeux tout son entourage peut être dans le coup. Et au fil de la lecture, on réagit comme elle, avec des coupables potentiels partout ! Pourtant, difficile de deviner l’issue, et c’est le point fort de cette histoire. Les personnages secondaires sont attachants ou haïssables. Lorcan sort du lot, même si on se demande pourquoi il l’aide si facilement alors qu’il la connait à peine. Le style est fluide, mais pas exceptionnel. On tourne un peu en rond, avec Gen qui ressasse beaucoup. Les interruptions en italique avec la pensée de l’enfant prennent rapidement tout leur sens. Au début, on ne voit pas le lien, mais ensuite... Chut, je ne spoile pas ! Bref, un sentiment mitigé pour cette lecture qui offre un bon moment de détente
L'été assassin
Liz Rigbey
Le père de Lucy vient de mourir. Il s'est noyé, dans la même crique que son fils quelques années auparavant. Coïncidence malheureuse ? La police est formelle : c'est un meurtre. Qui pouvait en vouloir à ce respectable professeur de géologie ? Et pourquoi, la veille de sa mort, avait-il intimé à Lucy de ne jamais revenir auprès des siens ?
De retour dans sa Californie natale pour les obsèques, Lucy cherche désespérément des réponses. En vain. Confrontée aux mensonges et au silence de son entourage, elle va devoir puiser au plus profond de sa mémoire, même s'il faut pour cela renouer avec le plus douloureux des passés...
Je suis plus que mitigée concernant cette lecture. J’ai la sensation que l’auteure est passée à côté.
Il s’agit d’un drame psychologique, et d’après le résumé on s’attend à un minimum d’action. Hé bien non. Les personnages sont survolés, au ¾ du livre l’enquête n’a toujours pas avancée, et j’étais à 2 doigts de ne pas le finir. J’ai persisté.
C’est lent, sans originalité, on se languit au fil des pages. Quant à la chute et le coupable… je ne veux pas spoiler, mais le mobile est trop léger. Folie ? Jalousie ? Oui, mais encore…
De plus, il y a beaucoup de répétitions : les mêmes mots se retrouvent à maintes reprises sur 3 ou 4 lignes, alors qu’un synonyme ou une autre tournure de phrase aurait pu les éviter. Est-ce dû à la traduction ?
C’est dommage car il y avait matière à un bon drame familial, avec cette atmosphère étouffante qui enfle au fil des ans.
Pour conclure, il manque cet équilibre psycho/action avec lequel cette histoire aurait pu décoller avec panache. Dommage, surtout avec près de 500 pages.
22/11/63
Stephen king
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux l'Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock‘n’roll.
Me voilà revenue vers mon auteur fétiche. Ici, point de monstre au fond des placards, de malédiction ou de créature surnaturelle...
Quel travail de recherche King a dû accomplir pour parachever cette oeuvre ! En effet, nous voilà plongé coeur et âme dans l'Amérique des sixties, avec son ambiance rock'n'roll et ses préjugés. Les descriptions sont si magiques que l'on s'immerge dans cet univers avec le héros.
Un récit mené tambour battant, plein d'humour, une enquête qui, loin d'être simpliste, nous met devant ce fameux "libre arbitre" qui sommeille en chacun de nous.
Dois-je préciser que j'ai adoré ?
Le pacte
Lars Kepler
Une jeune femme est retrouvée morte à bord d'un bateau dérivant dans l'archipel de Stockholm. Ses poumons sont remplis d'eau de mer, pourtant il n'y a pas une seule goutte d'eau sur ses vêtements. La soeur de la victime, une célèbre militante pour la paix, est quant à elle poursuivie par un tueur implacable. Le même jour, un corps est découvert pendu à une corde à linge dans un appartement de Stockholm. Il s'agit de Carl Palmcrona, le directeur général de l'Inspection pour les produits stratégiques, l'homme chargé de valider les contrats d'armement de la Suède. Tout semble indiquer un meurtre, mais l'inspecteur Joona Linna est persuadé qu'il s'agit d'un suicide... En menant de front ces deux enquêtes, Joona Linna ignore qu'il entre de plain-pied dans un univers trouble fait de commissions secrètes, d'ententes tacites et de pactes diaboliques. Un univers où les contrats ne peuvent être rompus, même par la mort.
Comparer ce roman scandinave à Millenium reviendrait à comparer Dexter à Derrick… Une lecture pénible, lente, qui m’a laissée très lasse. La faute peut-être à des passages qui ressemblent à de la documentation sur la législation de la Suède, ou à ces noms d’organismes très longs et à coucher dehors qui me sortaient de ma lecture. Bref, un polar hasardeux où se mêlent des tas de morts, de la corruption, le grand banditisme, les guerres, la spoliation de l’Afrique… vu comme ça, ça pourrait donner envie, mais non. C’est capilotracté (pardon, tiré par les cheveux), ça part dans tous les sens, les personnages sont plats, creux... Je ne sais plus si c’est la première fois que ça m’arrive, mais je n’ai pas pu le finir. Carrément.
Opération Napoléon
Arnaldur Indriason
En 1945, un bombardier allemand s'écrase dans un glacier islandais avec des soldats américains à bord. Les expéditions pour retrouver l'avion restent vaines jusqu'à ce que le glacier fonde, en 1999. Les forces spéciales de l'armée des Etats-Unis envahissent les lieux et réduisent au silence deux Islandais en randonnée. Kristin, la soeur de l'un d'entre eux, veut découvrir la vérité.
Première lecture de cet auteur pour moi, nul doute que j'en lirais d'autres de lui. Un polar nordique bien moins intimiste que beaucoup d'autres. Une intrigue haletante, un suspense montant, le froid du climat islandais qui se ressent même au fond de son canapé, sous le plaid ! L'histoire mêle enquête, complot d'état, relation USA/Islande. Certes, il ne s'agit pas là de grande littérature, l'intrigue est un peu tirée par les cheveux parfois, mais un bon bouquin que se laisse lire jusqu'au bout, agréable, prenant... Dévoré rapidement !
Les assassins
Roger J. Ellory
New York, 2006. Quatre homicides sont commis en quinze jours, selon des modes opératoires très différents. Seul John Costello, documentaliste inépuisable sur les tueurs en série, voit un lien entre eux. Il a en effet découvert que chacun des meurtres a été perpétré à une date anniversaire, celle d’un célèbre crime exécuté par un serial killer, d’après une procédure rigoureusement identique. Épaulé par Ray Irving, détective au NYPD, et Karen Langley, journaliste au City Herald, John va se livrer à la traque de cet assassin très particulier.
Ellory poursuit son exploration du mal américain, interrogeant cette fois notre fascination pour les monstres.
Un polar qui porte vraiment très bien son titre, parce que des assassins, il y en a à la pelle ! En effet, nous voici en présence d’un « copycat » (imitateur en bon français) qui réédite les crimes les plus célèbres des tueurs en série les plus machiavéliques.
Le flic va devoir remonter dans le temps pour étudier d’anciens crimes afin d’élucider ceux qui parsèment sa route. Beaucoup de références, donc, à de grands serial killers des dernières années. Une liste qui fait froid dans le dos.
Bref, un bon thriller.
Histoire de chipoter, à noter quelques longueurs. La psychologie du tueur est absente également, dommage.
Les personnages principaux sont sympas, même s’ils manquent de profondeur et peuvent même être assez caricaturaux parfois (le flic usé, la journaliste mignonne et butée).
En conclusion, un bon roman à lire, pas le meilleur de Ellory, mais une intrigue rondement menée, un suspens présent tout du long, à conseiller donc aux amateurs de thrillers et polars.
Plateau
Franck Bouysse
Plateau de Millevaches. Judith et Virgile tiennent une petite ferme dans un hameau. Le couple a élevé Georges, un neveu dont les parents sont morts dans un accident de la route quand il avait cinq ans. Il vit dans une caravane tout près de chez son oncle et sa tante. Lorsqu'une jeune femme vient s'installer chez lui, lorsque Karl, ancien boxeur tiraillé entre pulsions sexuelles et croyance en Dieu, emménage dans une maison du même village, et lorsqu'un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, les masques s'effritent et des coups de feu résonnent sur le Plateau.
Un roman noir et rural, où se mêlent non-dits, secrets de famille, blessures intimes et personnages au psychisme complexe, cabossées par la vie, aussi rudes et âpres que le décor naturel de ce plateau. Les thèmes abordés sont durs et malheureusement familiers : violences conjugales, fin de vie…
Complexe, ce livre l’est aussi de par son écriture. A trop vouloir en faire, ne risque t-on pas de perdre le lecteur ? Un vocabulaire très riche, très fouillé, trop peut-être, car à moins d’être un initié, certains termes sont plus qu’abscons. Cela entraîne une sensation de lenteur à la lecture. Cette écriture ciselée ravira les puristes.
En conclusion, une lecture mitigée.
Te laisser partir
Clare Mackintosh
Une mère accablée par la mort de son enfant. Un capitaine de police déterminé à lui faire justice, jonglant entre tensions familiales et obligations professionnelles. Une femme fuyant son passé, résolue à construire une nouvelle vie. Ce premier roman magistral écrit par une ex-commandant des forces de police britanniques est un thriller psychologique d'une rare intensité, aux rebondissements à couper le souffle.
Une grosse claque en pleine face !
Ce livre de 500 pages se divise en 2 parties à peu près égales. Si la premières partie reste assez classique (on plante le décor, on cerne les personnages, etc.), dès le début de la seconde partie on se dit WTF ? Petit retour en arrière pour vérifier si rien n'a été oublié ou mal lu... et non ! Je ne vais rien dire pour ne pas spoiler, mais l'intrigue est hyper bien ficelée, je n'ai pas vu le "truc" venir.
Bref, c'est bluffant et je l'ai lu quasi d'une traite.
L'alternance de narrateurs permet de plonger dans l'univers et la psychologie de chacun. Qu'il s'agisse de l'enquête ou bien de la vie privée et les difficultés du quotidien des personnages, tout y est, bien fouillé.
Une intrigue rythmée, pleine de rebondissements, des dialogues réalistes et bien présents, un bon équilibre. L'écriture est tellement bien tournée, jusque dans les moindres détails que rien ne laissent présager la révélation de la seconde partie. Et encore là, de nouvelles surprises arriveront, encore et encore.
Quand on sait qu'il s'agit là d'un premier roman, bravo à l'auteure, elle a fait très fort !
Policière à la base, ayant elle-même perdu un enfant (dans d'autres circonstances), on sent bien que son vécu donne de la crédibilité et de l'épaisseur à son texte.
BRAVO !